Licences Scientifiques Numériques

Présentation

Une mobilisation de l'enseignement universitaire scientifique français pour le numérique

La Conférence des Directeurs des UFR Scientifiques (CDUS) et l'Université des Sciences en Ligne (UNISCIEL) s'unissent pour mettre en place la première banque commune de modules pédagogiques numériques mutualisés, granulaires et réutilisables correspondant aux cycles des licences scientifiques. Afin d'ancrer de manière pérenne les usages du numérique, le projet LISCINUM propose, en articulation avec la banque commune de modules, la mise en œuvre de scénarios d'usages clés en main répondant aux principales problématiques rencontrées par les établissements (réussite en licence, égalité face à l'accès à l'enseignement supérieur, étudiants salariés, étudiants en situation de handicap, développement de la Formation Tout au Long de la Vie).

Partenaires

Un nombre restreint mais significatif d'universités partenaires ont été mobilisées (Lille1, Aix-Marseille, Toulouse3, Bordeaux, Lyon1 et Strasbourg), soit six des dix plus grandes universités françaises, représentant +40% des effectifs des étudiants en licences scientifiques (60 000 étudiants sur 150 000 étudiants).

Dispositifs existants

Dans un souci de mutualisation des moyens et de mise en œuvre effective, la banque commune de modules s'appuie, en partie, sur des dispositifs existants et éprouvés notamment par les associations étudiantes FNEB et AFNEUS, tels les dispositifs Faq2sciences (dispositif national d'appui à l'entrée à l'université pour les filières scientifiques) et le projet SOCLES (Services Ouverts de Cours Libres en Sciences).

Logos UNISCIEL, CDUS, Aix Marseille, Lyon1, Lille1, Toulouse3, Bordeaux, Strasbourg

L'économie du dispositif repose sur une production mutualisée et une maintenance garantie par la multiplication des usages.

Contact

Description

Contexte

Les établissements universitaires français, en s'emparant de l'objectif national d'amener un plus grand nombre de citoyens à un niveau d'étude supérieur, doivent faire face à une multiplication et à une grande diversification des publics. Pour répondre à cette demande nationale, les universités se sont engagées dans une mutation profonde de leurs dispositifs de formation. Dans un contexte budgétaire difficile, il est demandé aux établissements d'absorber cette nouvelle charge à moyens constants. L'une des solutions consiste à repenser les offres de formation via la modularisation des formations et la flexibilité des parcours afin de permettre une mutualisation avec les domaines de l'alternance et la formation à distance.

Dans ce contexte et bien qu'il ne puisse être une solution générale à l'ensemble des difficultés rencontrées, le développement d'une politique numérique doit être appréhendé comme un vecteur d'opportunités pour accompagner ces changements, enrichir les modes d'enseignement et d'apprentissage tout en conservant la qualité des formations.

La mise en place des COMUE entraîne actuellement un recentrement à l'échelle territoriale des actions liées au numérique au détriment d'une logique nationale. La majorité des initiatives adresse un champ d'action transdisciplinaire qui couvre l'ensemble des thématiques des COMUE concernés. En amont de ces approches, le dispositif LiSciNum fait le choix d'une part, d'une mutualisation à l'échelle nationale en s'appuyant sur les établissements (logique territoriale) et d'autre part, d'une approche disciplinaire (mathématiques, informatique, physique au sens large, chimie, sciences de la vie et sciences de la terre). L'entrée disciplinaire est un gage de réussite car elle permet une homogénéité et une unité des acteurs, des problématiques et des enjeux.

Enjeux et objectifs

Traditionnellement, l'innovation numérique se trouve cantonnée à des expérimentations locales de dispositifs innovants mais rarement reproductibles. Qu'il s'agisse de proposer des dispositifs techniques de formations novateurs ou de produire des ressources innovantes (serious games, mooc, spoc...), ces actions reposent trop souvent sur la bonne volonté et la motivation de quelques individus ou de structures isolées. Cette approche, certes, source de productions innovantes de qualité, est cependant difficilement transférable et généralisable. Il manque aujourd'hui un niveau d'intégration plus élevé et plus ambitieux du numérique dans les composantes nationales. L'ambition et l'originalité du dispositif consiste donc à promouvoir le passage d'une logique de production de ressources basée sur les individus ou des équipes de formation restreintes à une logique d'usage massif, et institutionnalisée au niveau national (approche intercomposante).

Le dispositif de Licences Scientifiques Numériques (LiSciNum) porté conjointement par la CDUS et UNISCIEL vise à constituer les premières licences numériques modulaires pour les niveaux Licences dans les disciplines scientifiques (mathématiques, informatique, physique au sens large, chimie, sciences de la vie et sciences de la terre) à destination de l'ensemble des universités scientifiques françaises. Des scénarios d'usages sont proposés clés en main afin de répondre aux problématiques les plus fréquemment rencontrées par les établissements

  • Lutter contre l'échec en Licence

  • Répondre aux besoins des étudiants salariés

  • Accompagner les étudiants en situation de handicap

  • Développer la Formation Tout au Long de la Vie

Éléments du dispositif

Pour parvenir à cet objectif ambitieux, le dispositif se décompose en plusieurs chantiers complémentaires permettant d'élargir progressivement le spectre couvert (du L0 au L3) tout en visant un passage à l'échelle des usages (du territorial au national).

Le caractère fortement structurant du projet nécessite de procéder par étape afin de garantir une intégration progressive et durable des pratiques proposées.

  • Phase 1  : Gestion de la problématique du L-1/L0/L+1 dans le cadre des actions en faveur de la transition lycée-université, de l'égalité des chances et de la réussite en Licence (thématique fortement mobilisatrice).

  • Phase 2 : Gestion de la problématique du L2/L3, dans le cadre des actions en faveur de la réussite en Licence. Conjointement à ce chantier, il est prévu de développer une ingénierie de formation permettant d'élaborer une réelle offre de Formation Tout au Long de la Vie (FI + FC). La fréquente dichotomie entre Formation Initiale et Formation Continue sera levée par cette conception intégrée. L'enjeu consiste à faciliter les allers et retours entre emploi et formation ainsi la mixité des publics bénéficiant de ces formations.

  • Phase 3 : Gestion de la problématique L3/M1 dans le cadre des actions en faveurs de la transition Licence – Master.

L'élargissement du spectre couvert (L-1/L+1, L2/L3 avec l'articulation FI/FC puis L3/M1) sera systématiquement couplée à une montée en charge du déploiement. Le dispositif porté par les 6 pôles universitaires pilotes (Lille, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Strasbourg) permettra de valider à large échelle la pertinence du dispositif afin de développer un ancrage à l'échelle nationale des méthodologies, des outils, des pratiques et des ressources proposées, permettant ainsi le transfert à d'autres secteurs disciplinaires.

Un modèle économique alternatif pour le financement des ressources pédagogiques

Dans le cadre des contraintes budgétaires fortes auxquelles est confrontée désormais la formation initiale, seule une approche basée sur une économie de la contribution et de la mutualisation peut s'avérer viable à termes. Les modèles économiques classiques basés sur le modèle de la subvention et du seul financement par la FC ne permettent pas de dégager les marges nécessaires et suffisantes pour garantir la maintenance dans le temps des contenus produits.

Dans l'approche proposée, les coûts de production des ressources seront mutualisés entre les partenaires producteurs de contenus et chacun contribue ainsi à l'enrichissement de la base commune. Les coûts de maintenance des ressources seront répartis du fait de la multiplicité des usages. La « vitalité » d'utilisation d'une ressource garantissant à cette même ressource son existence et sa maintenance. La possibilité de réintégrer dans la base commune les ajouts et corrections permettra la mise en place d'une démarche effective d'amélioration continue bénéficiant à tous. Il s'agit de promouvoir l'émergence de ressources numériques de qualité pour des coûts raisonnés car issues d'une production mutualisée et d'une maintenance garantie par la multiplication des usages.

Afin d'amorcer la première phase, les partenaires sollicitent un financement d'appui à la mise en œuvre de ce dispositif de la part de la tutelle. La sollicitation demandée intervient en complément d'un cofinancement réel et effectif de la part des partenaires car pleinement compatible avec les financements actuels (Établissements, COMUE, UNT).

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